O que me preocupa não é o grito dos maus.
É o silêncio dos bons.
Martin Luther King

segunda-feira, 2 de novembro de 2009

__Appel en faveur de la liberté pour le peuple iranien

Vendredi 19 juin [2009], l'ayatollah Ali Khamenei a exigé la fin des manifestations massives et déterminées qui contestent le résultat de l'élection présidentielle du 12 juin.
Il a argué que toute concession faite aux exigences de la population et à des pressions "illégales" aboutirait à une forme de "dictature", et a prévenu les manifestants que ce serait eux, et non la police, qui seraient tenus pour responsables d'éventuelles violences.L'argument d'Ali Khamenei est familier pour quiconque s'intéresse à la politique d'action collective, puisqu'il s'appuie sur la logique des autorités de l'Etat dans leur opposition à toutes les grandes mobilisations populaires des temps modernes, de 1789 en France à 1979 en Iran même.Ces mobilisations sont nées du combat pour le principe d'une souveraineté du peuple, plutôt que de l'Etat ou ses représentants. "Aucun gouvernement ne peut légitimement revendiquer l'autorité à moins qu'il ne soit fondé sur la volonté de tout le peuple", ainsi que le proclamait la Charte de la liberté du Congrès national africain (ANC) sud-africain en 1955.Il va sans dire que c'est au peuple iranien de faire ses choix politiques. Les observateurs étrangers, inspirés par le courage des manifestants en Iran ces dernières semaines, sont néanmoins fondés à souligner qu'un gouvernement prétendant représenter la volonté du peuple ne peut le faire que s'il respecte les conditions fondamentales d'expression de cette volonté : la liberté pour les citoyens de s'unir, sans entrave, en mouvement collectif, la possibilité pour les citoyens, sans restriction de leur droit de débat ou d'accès à l'information, de définir, décider et mettre en oeuvre un projet collectif d'action.Des années de "promotion de la démocratie" soutenue par l'étranger ont contribué à répandre de par le monde une méfiance justifiée à l'égard des mouvements civiques qui revendiquent une légitimité de démocratie directe.Mais, le principe demeure intangible : seul le peuple lui-même peut décider de la justesse de cette revendication.Nous, signataires, en appelons au gouvernement iranien pour qu'il ne prenne aucune mesure susceptible de décourager cette prise de décision.PREMIERS SIGNATAIRES. Agamben Giorgio, philosophe, université de Venise; Etienne Balibar, Paris-X Nanterre et University of California Irvine; Daniel Bensaïd, philosophe, université Paris-VIII; Judith Butler, University of California, Berkeley; Stanley Cavell, philosophe, université de Harvard; Alice Cherki, psychiatre, psychanalyste; Noam Chomski, MIT, Cambridge Etats-Unis; Michel Crépu, directeur de la revue des "Deux Mondes"; Alain de Libera, philosophe, université de Genève; Gilbert Glasman, délégué général de Citéphilo; Nilufer Göle, EHESS; Claude Habib, professeur de littérature, université Paris-III; Axel Honnet, philosophe, université de Francfort; François Jullien, philosophe, université Paris-VII; Cécile Ladjali, écrivain; Jean-Marc Lévy-Leblond, philosophe, université de Nice; Jacky Mamou, ex-président de Médecins du monde; Eric Marty, professeur de littérature, université Paris-VII; François Matheron, enseignant, comité de rédaction de "Multitudes"; Jean-François Mattei, professeur émérite de philosophie, université de Nice; Abdelwahab Meddeb, écrivain; Toni Negri, philosophe; Michel Onfray, philosophe; Pierre Pachet, écrivain, professeur, université Paris-VII; Benoît Peeters, écrivain et scénariste; Philip Pettit, University Center for Human Values, Princeton University; Moishe Postone, professeur, université de Chicago; Joëlle Proust, directrice de recherche, CNRS, ENS; Jacques Ranciere, professeur émérite de philosophie, université Paris-VIII; Robert Redeker, philosophe, CNRS; Judith Revel, maître de conférences, université Paris-I; Avital Ronell, philosophe, New York University; Dan Sperber, CRNS; Benjamin Stora, historien, professeur des universités; Pierre-André Taguieff, directeur de recherche, CNRS; Alberto Toscano, Goldsmiths College, Royaume-Uni; François Wahl, philosophe; Heinz Wismann, directeur d'études, EHESS; Slavoj Zizek, université de Ljubljana et the European Graduate School.

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